Les élections européennes de 2024 s’annoncent comme une étape cruciale pour la politique internationale. Alors que le conflit israélo-palestinien perdure, une question majeure se profile : les partis politiques européens prendront-ils enfin position sur la reconnaissance d’un État palestinien ? Analysons ensemble les enjeux et les possibles évolutions à venir dans cette dynamique diplomatique.
Un enjeu relancé sur fond de tensions
Alors que plusieurs pays européens, dont l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, ont récemment reconnu l’État palestinien, la question s’invite dans la campagne pour les élections européennes de 2024. Cette problématique, bien que ne relevant pas directement des compétences de l’Union européenne (UE), devient un axe central pour de nombreux partis. Le débat est particulièrement vif en France, où les différentes formations politiques ont exprimé des positions tranchées.
Les écologistes en première ligne
Fidèles à leur tradition, les élus écologistes plaident sans ambiguïté pour la reconnaissance de l’État palestinien. Marie Toussaint, tête de liste, a récemment réaffirmé cette position en soulignant la nécessité pour l’UE de soutenir « une solution à deux États« , garantissant le respect des accords d’Oslo, l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages. Marine Tondelier, cheffe du parti, a renforcé cette prise de position en appelant au respect du droit international et à l’imposition de sanctions.
La France insoumise fait de cette question un de ses axes de campagne
La France insoumise (LFI), fidèle à sa position historique, milite aussi activement pour la reconnaissance de l’État palestinien. Jean-Luc Mélenchon n’a jamais dévié de cette position depuis son premier programme présidentiel en 2012, exhortant régulièrement le gouvernement français à prendre des mesures concrètes. Ce thème fait partie intégrante du programme de LFI pour les élections européennes, au risque de provoquer des critiques, y compris à gauche.
Le Parti socialiste favorable à une reconnaissance immédiate
Le Parti socialiste (PS) se place également en faveur de cette reconnaissance. Raphaël Glucksmann, tête de liste, a déclaré : « Ce moment est venu », exprimant l’urgence de ne plus remettre à plus tard la solution à deux États. Le parti avait déjà adopté une résolution en mai 2023, affirmant que la seule issue viable consiste à reconnaître deux États souverains vivant en paix et sécurité, avec Jérusalem pour capitale partagée.
Les partis de droite majoritairement opposés
Les réponses des partis de droite à cette question sont nettement différentes. Le Rassemblement national (RN), par la voix de Jordan Bardella, rejette fermement la reconnaissance de l’État palestinien, arguant que cela reviendrait à légitimer le Hamas. La même réticence est observée chez Reconquête, où Marion Maréchal qualifie la création d’un État palestinien de « semi-État islamique ».
Position nuancée des Républicains
Les Républicains (LR) partagent cette opposition, avec François-Xavier Bellamy déclarant que la reconnaissance d’un État palestinien donnerait raison au Hamas. Cependant, il reste ouvert à une solution à deux États dans un avenir indéterminé, en contraste avec une opposition totale et immédiate.
Renaissance et l’argument du timing
Le parti présidentiel, Renaissance, opte pour une approche nuancée. Valérie Hayer estime que les conditions ne sont pas réunies aujourd’hui pour une reconnaissance, craignant que cela ne profite au Hamas. Néanmoins, cette opinion n’est pas unanime au sein du parti, avec Bernard Guetta qualifiant cette reconnaissance de « facteur d’accélération » pour une reprise des négociations.
Conclusion : Un débat qui reflète les clivages politiques
Les élections européennes de 2024 mettent en lumière des positions divergentes sur la reconnaissance de l’État palestinien, révélant des clivages politiques profonds. La gauche, de manière générale, plaide pour une reconnaissance immédiate, tandis que la droite s’y oppose fermement ou émet des réserves jusqu’à ce que certaines conditions soient remplies. Le débat, loin d’être tranché, continuera d’être un sujet central dans la campagne à venir.
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